«Le journalisme nappartient à personne»
Cest sous ce thème que Jay Rosen, professeur de journalisme à lUniversité de New York , essayiste et critique médias, place sa prochaine intervention à loccasion de la conférence BloggerCon qui se tiendra sur le campus de la faculté de droit de lUniversité Harvard le 17 avril prochain. La conférence porte sur les blogues en journalisme, éducation, science, politique et affaires.
Plus formellement, son intervention (toujours en cours délaboration) porte le titre de «What is Journalism? And What Can Weblogs Do About it?», ou librement traduit, «De lessence du journalisme et de leffet possible des blogues». Rosen campe son sujet : il parle de lexercice de la fonction journalistique, et non de la profession (ou du métier, diraient certains). Il distingue aussi journalisme et médias : on sait à qui appartiennent les médias; le journalisme nappartient à personne.
Il rejette lidée que lavènement des blogues constitue une révolution, estime que lexpression «blogosphère» est inélégante, mais reconnaît que les blogues sont un élément nouveau et important avec lequel le journalisme, et ceux et celles qui le pratiquent, doivent composer.
Vingt questions et un lien... lors de ma plus récente consultation de la page de son «plan de martch» pour la conférence, Rosen exprimait le souhait de dresser une liste de vingt questions à soumettre à la réflexion collective. Importance relative (et relativisée) des blogues par rapport au journalisme traditionnel. Potentiel des blogues pour le journalisme. Nouvelles avenues ouvertes par la puissance et le caractère distinct (interactivité?) de la technologie. Comment interpréter lindépendance revendiquée par les blogueurs si lessentiel de lactivité consiste à copier/coller les grands médias et à se citer lun lautre? Il nen avait que dix, et invitait les lecteurs à compléter la liste.
Et le lien? Une lecture suggérée, celle dun texte de James W. Carey, ex-professeur de journalisme à lUniversité Columbia, The Struggle Against Forgetting, ou librement «La lutte contre loubli». Carey a livré ce texte, en 1955, lors de la cérémonie dadmission des nouveaux inscrits au programme de journalisme de lUniversité Columbia. Il leur rappelait que le roman de John Steinbeck «Les raisins de la colère», qui valut à son auteur le Prix Pulitzer, était né dune série darticles quil avait écrits pour le magazine Time à lépoque de la grande dépression des années trente. Sinspirant de Kundera qui écrivait dans «Le livre du rire et de loubli» que la lutte de lHomme contre le pouvoir est celle de la mémoire contre loubli, Carey disait que «Le journalisme est né en réaction à une autorité illégitime au nom dun pacte social plus large, de la formation dun espace de vie publique, et dune véritable opinion publique.»
Menu costaud, donc, le 17 avril au BloggerCon pour la séance animée par Jay Rosen. Personnellement, je formulerais ma question ainsi : Comment les blogues, qui sinspirent du journalisme, peuvent-ils contribuer à façonner lopinion publique, créer un espace déchange de lopinion citoyenne et, dans un médium où règne léphémère, à lutter contre loubli?
Plus formellement, son intervention (toujours en cours délaboration) porte le titre de «What is Journalism? And What Can Weblogs Do About it?», ou librement traduit, «De lessence du journalisme et de leffet possible des blogues». Rosen campe son sujet : il parle de lexercice de la fonction journalistique, et non de la profession (ou du métier, diraient certains). Il distingue aussi journalisme et médias : on sait à qui appartiennent les médias; le journalisme nappartient à personne.
Il rejette lidée que lavènement des blogues constitue une révolution, estime que lexpression «blogosphère» est inélégante, mais reconnaît que les blogues sont un élément nouveau et important avec lequel le journalisme, et ceux et celles qui le pratiquent, doivent composer.
Vingt questions et un lien... lors de ma plus récente consultation de la page de son «plan de martch» pour la conférence, Rosen exprimait le souhait de dresser une liste de vingt questions à soumettre à la réflexion collective. Importance relative (et relativisée) des blogues par rapport au journalisme traditionnel. Potentiel des blogues pour le journalisme. Nouvelles avenues ouvertes par la puissance et le caractère distinct (interactivité?) de la technologie. Comment interpréter lindépendance revendiquée par les blogueurs si lessentiel de lactivité consiste à copier/coller les grands médias et à se citer lun lautre? Il nen avait que dix, et invitait les lecteurs à compléter la liste.
Et le lien? Une lecture suggérée, celle dun texte de James W. Carey, ex-professeur de journalisme à lUniversité Columbia, The Struggle Against Forgetting, ou librement «La lutte contre loubli». Carey a livré ce texte, en 1955, lors de la cérémonie dadmission des nouveaux inscrits au programme de journalisme de lUniversité Columbia. Il leur rappelait que le roman de John Steinbeck «Les raisins de la colère», qui valut à son auteur le Prix Pulitzer, était né dune série darticles quil avait écrits pour le magazine Time à lépoque de la grande dépression des années trente. Sinspirant de Kundera qui écrivait dans «Le livre du rire et de loubli» que la lutte de lHomme contre le pouvoir est celle de la mémoire contre loubli, Carey disait que «Le journalisme est né en réaction à une autorité illégitime au nom dun pacte social plus large, de la formation dun espace de vie publique, et dune véritable opinion publique.»
Menu costaud, donc, le 17 avril au BloggerCon pour la séance animée par Jay Rosen. Personnellement, je formulerais ma question ainsi : Comment les blogues, qui sinspirent du journalisme, peuvent-ils contribuer à façonner lopinion publique, créer un espace déchange de lopinion citoyenne et, dans un médium où règne léphémère, à lutter contre loubli?
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