Pax Christi en Haïti
Une délégation de lorganisme Pax Christi (mouvement catholique international pour la paix) sest rendue en Haïti du 27 au 30 septembre 2004 pour enquêter sur la situation des droits de la personne. Quelques extraits dun rapport accablant.
«Létat des droits de la personne en Haïti est pire quil ne la été depuis des années. Nous convenons avec le peuple haïtien que lexil forcé du président Aristide par les États-Unis était dans les faits un coup dÉtat contre un gouvernement dûment élu, et son remplacement par un gouvernement illégalement désigné par une minorité, disposant des pouvoirs économiques et militaires, et appuyé par les États-Unis, la France et le Canada.»
«La délégation a visité le Pénitencier national à Port-au-Prince. On y trouve 868 détenus, dont 847 sont en attente de procès, seulement 21 détenus ont été condamnés. Les autorités pénitentiaires déclarent que la majorité des détenus nont pas comparu devant un magistrat, et ne savent pas quand ils pourront comparaître.»
«La ministre Privert [Ndlr. Jocelerne Privert, ministre de lIntérieur dans le gouvernement Aristide] est emprisonnée depuis six mois sans avoir comparu devant un magistrat, alors que la loi prévoit la comparution dun prévenu dans les 48 heures. [...] Le premier ministre Yvon Neptune, arrêté après avoir accordé une entrevue critique des autorités [...] est emprisonné depuis juin 2004. [...] Un député, Jacques Mathlier, a été arrêté pour incendie criminel mais disculpé par un magistrat le 12 juillet. Plutôt que de le libérer, le ministère de la Justice a alors ordonné son transfert au Pénitencier national où il est détenu depuis.»
«La délégation a également visité un poste de police local à Port-au-Prince où 36 hommes sont détenus dans une salle de 12 pieds par 12 pieds. Aucun dentre eux nest formellement accusé de quoi que ce soit, aucun nest comparu devant un juge, un dentre eux y est incarcéré depuis le 4 septembre. Ces personnes nont droit à aucun soins médicaux ni à aucune nourriture. Sils ont accès à des vivres, ce sont leurs familles qui les apportent, et ces denrées sont ensuite partagées avec ceux qui nont pas de familles. Parmi les détenus on trouve des personnes souffrant de troubles mentaux et dépilepsie. Des enfants sont incarcérés avec les adultes, dont garçon de 13 ans et deux jeunes de 15 ans.»
«Les dirigeants dun gouvernement démocratiquement élu et ses partisans sont emprisonnés ou ont été transformés en réfugiés dans leur propre pays, alors que les militaires et des bandes armées associées au pouvoir agissent à leur guise. Il est clair que lon assiste à un retour en force des militaires qui, historiquement, se sont opposés à une société civile indépendante et ont constitué une force doppression des classes démunies.»
«La constitution haïtienne et le droit international sont violés ouvertement. Il importe de restaurer un État de droit.»
«Létat des droits de la personne en Haïti est pire quil ne la été depuis des années. Nous convenons avec le peuple haïtien que lexil forcé du président Aristide par les États-Unis était dans les faits un coup dÉtat contre un gouvernement dûment élu, et son remplacement par un gouvernement illégalement désigné par une minorité, disposant des pouvoirs économiques et militaires, et appuyé par les États-Unis, la France et le Canada.»
«La délégation a visité le Pénitencier national à Port-au-Prince. On y trouve 868 détenus, dont 847 sont en attente de procès, seulement 21 détenus ont été condamnés. Les autorités pénitentiaires déclarent que la majorité des détenus nont pas comparu devant un magistrat, et ne savent pas quand ils pourront comparaître.»
«La ministre Privert [Ndlr. Jocelerne Privert, ministre de lIntérieur dans le gouvernement Aristide] est emprisonnée depuis six mois sans avoir comparu devant un magistrat, alors que la loi prévoit la comparution dun prévenu dans les 48 heures. [...] Le premier ministre Yvon Neptune, arrêté après avoir accordé une entrevue critique des autorités [...] est emprisonné depuis juin 2004. [...] Un député, Jacques Mathlier, a été arrêté pour incendie criminel mais disculpé par un magistrat le 12 juillet. Plutôt que de le libérer, le ministère de la Justice a alors ordonné son transfert au Pénitencier national où il est détenu depuis.»
«La délégation a également visité un poste de police local à Port-au-Prince où 36 hommes sont détenus dans une salle de 12 pieds par 12 pieds. Aucun dentre eux nest formellement accusé de quoi que ce soit, aucun nest comparu devant un juge, un dentre eux y est incarcéré depuis le 4 septembre. Ces personnes nont droit à aucun soins médicaux ni à aucune nourriture. Sils ont accès à des vivres, ce sont leurs familles qui les apportent, et ces denrées sont ensuite partagées avec ceux qui nont pas de familles. Parmi les détenus on trouve des personnes souffrant de troubles mentaux et dépilepsie. Des enfants sont incarcérés avec les adultes, dont garçon de 13 ans et deux jeunes de 15 ans.»
«Les dirigeants dun gouvernement démocratiquement élu et ses partisans sont emprisonnés ou ont été transformés en réfugiés dans leur propre pays, alors que les militaires et des bandes armées associées au pouvoir agissent à leur guise. Il est clair que lon assiste à un retour en force des militaires qui, historiquement, se sont opposés à une société civile indépendante et ont constitué une force doppression des classes démunies.»
«La constitution haïtienne et le droit international sont violés ouvertement. Il importe de restaurer un État de droit.»
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