Le singulier parcours de Chris Allbritton
Alors quon parle à profusion de nouveaux modèles journalistiques et quon débat des formes quils pourraient prendre, examinons le singulier parcours de Chris Allbritton, un ancien de lAssociated Press et du New York Daily News qui en est à son troisième séjour en Irak depuis le début des hostilités et qui anime le blogue Back to Iraq.
En juillet 2002, Allbritton effectue à ses frais un séjour de reportage dune semaine au Kurdistan irakien, province aux velléités sécessionnistes, théâtre dexactions perpétrées par les forces militaires de Saddam Hussein. Le 12 septembre, George Bush lance lultimatum aux Nations Unies de faire appliquer ses résolutions contre lIrak, sinon les États-Unis interviendront. Les choses se corsent, et Allbritton tient à retourner au Kurdistan. Le 2 octobre 2002 il écrit sur son blogue : «Je veux retourner en Irak. Si les gens me font des dons (jai établi un compte PayPal), jirai et je publierai mes articles et des reportages photographiques sur le Web [...] ce sera loccasion dappuyer le journalisme indépendant.»
Le projet stagne, Allbritton continue décrire depuis New York des articles et analyses sur la situation irakienne vue des États-Unis. Printemps 2003, cest la valse des déclarations de Hans Blix (chef des inspections onusiennes en Irak) et le début des manifs anti-guerre. Le 13 février 2003, le projet de Allbritton prend de lampleur. Il dispose de 1 200 dollars en économies, et a reçu en cinq mois 771,71 dollars en dons. On est loin du compte pour un projet comme celui quenvisage le reporter, et quil estime à 10 000 dollars, mais on est sur la bonne voie. Allbritton explique davantage sur son site Web à quoi servira largent, et promet aux donateurs de les inscrire sur une liste de diffusion par courriel de manière à ce quils reçoivent en primeur ses articles et analyses. Il écrit :«Vous pourrez aussi me suggérer des sujets à couvrir... vous pourrez jouer au chef de rédaction.»
Au 14 mars 2003, les dons sélèvent à 1 800 dollars, mais le projet de Allbritton fait lobjet dun article de Wired News et attire lattention dun public plus large. Le 19 mars, cest le début des opérations militaires en Irak. Le 24 mars, Allbritton atteint son objectif de 10 000 dollars en dons (quelque 350 donateurs), et prend lavion deux jours plus tard pour la Turquie à partir doù il entrera en Irak. Le 27 mars, il publie sur son site Web son premier article à partir dAnkara, lu par 23 000 personnes ce jour-là.
Allbritton en est maintenant depuis à son troisième séjour en Irak. Il continue de recevoir des dons (11 185 dollars en caisse au 6 janvier) et est sollicité pour des textes à la pige par différents médias comme Time. Cité dans Editor & Publisher, Allbritton parle dun style de journalisme plus interactif : «Mes lecteurs mécrivaient et me demandaient de fouiller plus à fond des sujets, men suggéraient. Je navais pas un chef de rédaction, jen avais des milliers. Et ça, cest une nouvelle façon de pratiquer le journalisme.»
En juillet 2002, Allbritton effectue à ses frais un séjour de reportage dune semaine au Kurdistan irakien, province aux velléités sécessionnistes, théâtre dexactions perpétrées par les forces militaires de Saddam Hussein. Le 12 septembre, George Bush lance lultimatum aux Nations Unies de faire appliquer ses résolutions contre lIrak, sinon les États-Unis interviendront. Les choses se corsent, et Allbritton tient à retourner au Kurdistan. Le 2 octobre 2002 il écrit sur son blogue : «Je veux retourner en Irak. Si les gens me font des dons (jai établi un compte PayPal), jirai et je publierai mes articles et des reportages photographiques sur le Web [...] ce sera loccasion dappuyer le journalisme indépendant.»
Le projet stagne, Allbritton continue décrire depuis New York des articles et analyses sur la situation irakienne vue des États-Unis. Printemps 2003, cest la valse des déclarations de Hans Blix (chef des inspections onusiennes en Irak) et le début des manifs anti-guerre. Le 13 février 2003, le projet de Allbritton prend de lampleur. Il dispose de 1 200 dollars en économies, et a reçu en cinq mois 771,71 dollars en dons. On est loin du compte pour un projet comme celui quenvisage le reporter, et quil estime à 10 000 dollars, mais on est sur la bonne voie. Allbritton explique davantage sur son site Web à quoi servira largent, et promet aux donateurs de les inscrire sur une liste de diffusion par courriel de manière à ce quils reçoivent en primeur ses articles et analyses. Il écrit :«Vous pourrez aussi me suggérer des sujets à couvrir... vous pourrez jouer au chef de rédaction.»
Au 14 mars 2003, les dons sélèvent à 1 800 dollars, mais le projet de Allbritton fait lobjet dun article de Wired News et attire lattention dun public plus large. Le 19 mars, cest le début des opérations militaires en Irak. Le 24 mars, Allbritton atteint son objectif de 10 000 dollars en dons (quelque 350 donateurs), et prend lavion deux jours plus tard pour la Turquie à partir doù il entrera en Irak. Le 27 mars, il publie sur son site Web son premier article à partir dAnkara, lu par 23 000 personnes ce jour-là.
Allbritton en est maintenant depuis à son troisième séjour en Irak. Il continue de recevoir des dons (11 185 dollars en caisse au 6 janvier) et est sollicité pour des textes à la pige par différents médias comme Time. Cité dans Editor & Publisher, Allbritton parle dun style de journalisme plus interactif : «Mes lecteurs mécrivaient et me demandaient de fouiller plus à fond des sujets, men suggéraient. Je navais pas un chef de rédaction, jen avais des milliers. Et ça, cest une nouvelle façon de pratiquer le journalisme.»
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